Je vous ai mis en place un workshop théorique d’une heure avec des exercices qui font le lien entre émotions et alimentation (le workshop parle aussi de notre société évidemment, vous commencez à me connaître maintenant), je l’ai appelé #EatYourHeartOut, découvrez le ici. Cette expression anglophone est utilisée pour signifier une pensée revancharde et c’est bien de ça dont j’ai envie de vous parler en ce moment.
Le monde merveilleux du régime
Souvent en diététique ou nutrition (milieu dont je fais partie) on entend les professionnels dire “Arrêtez de manger vos émotions, mangez sainement !” comme si les gens à qui iels s’adressent étaient incapables de comprendre et reconnaître ce qu’est une assiette saine ou non (Ok on ne connaît pas tous.tes les règles de base dans des situations spécifiques mais tout de même…). Pour ma part je crois que c’est bien plus facile à dire qu’à faire. Et surtout je suis convaincue que celleux qui ne mangent pas leurs émotions ont soit un véritable problème de relation au soi, soit une gigantesque dose de privilèges leur permettant de déléguer leur charge mentale et émotionnelle constamment à d’autres.
Il existe un lien direct entre émotions et alimentation, c’est comme ça. Dire aux gens “arrêtez de manger vos émotions” c’est un peu comme si l’éthique alimentaire demandait “Arrêtez de ressentir des choses” ce qui n’a aucun sens, pas plus que “arrêtez d’entendre les bruits de la rue quand vous marchez dehors”, ou encore “arrêtez de voir ce qui se passe devant vos yeux”. Alors vous savez quoi ? Vous avez le droit d’arrêter les régimes surtout et vous avez le droit d’arrêter de penser à vos repas constamment. Vous avez le droit d’apprendre à reconnaître, nommer vos émotions et trouver d’autres activités fun pour les consommer si l’envie vous en prend. Mais si vous êtes en bonne santé et que votre sécurité n’est pas en danger, autorisez-vous surtout à laisser tomber la restriction ou le contrôle alimentaire vraiment (surtout en cette période de pandémie). Quand il n’y a plus d’interdits, vous allez découvrir qu’il existe deux concepts puissants en vous qui s’appellent : L’auto-régulation et les valeurs. Deux outils bien plus puissant que le contrôle.
Penser plus loin
Creusons donc la question de la validation un step plus loin ensemble…
Hypothèse 1 : “Lorsqu’on ne né.e pas avec tout le lot de privilèges qui va bien, on apprend à se conformer. Certain.es d’entre nous sont très doué.es à ce jeu là, d’autres un peu moins et pour d’autres encore, ça dépend des moments. Ainsi va la vie, tant pis pour celleux qui ne comprennent pas les codes”. Ca c’est une façon de regarder la question.
Hypothèse 2 : Maintenant, on prend la question à l’envers, ça donne : “Lorsqu’on ne né.e pas avec tout le lot de privilèges qui va bien, on apprend qu’être différent c’est parfaitement OK et que c’est même la source d’une vie vraiment fascinante. La diversité comme la biodiversité qu’on parle d’êtres humain.es, de nature ou de ce qui se trouve dans notre assiette est réellement un cadeau. Certain.es d’entre nous sont très dou.ées pour accepter leur propre différence et celle des autres, d’autres un peu moins et pour d’autres encore ça dépend des moments, on est tous.tes là pour apprendre, c’est OK…” Mieux non ?!?
Pourtant ce que cette phrase ne dit pas c’est que pour tous.tes celleux qui sont dans l’hypothèse 2, il va y avoir de la violence dite “systèmique” qui vient du fait que notre société aime la norme et la perfection. Violence complètement injustifiable humainement au passage… ceci est une conviction personnelle.
Envie de creuser ?
Ce qui fait qu’on joue le jeu du conformisme (de nouveau qu’on parle de culture du régime ou de tout autre sujet lié au soi), c’est souvent le besoin financier, la pression de notre éducation, le besoin de reconnaissance, le besoin de sécurité et… on y vient… Le besoin de validation de celleux qu’on considère comme nos “pairs”. Pourtant cela vient ouvrir de nombreuses questions que l’on peut se poser à titre individuel ou collectif :
- Besoin financier : Est-ce que ne pas être dans la norme rime avec “instabilité financière” ? Si je pense que oui, pourquoi ? Cette pensée est-elle vérifiée (N’oublions pas que le monde de l’emploi n’aime pas la différence, il est discriminant de base. La grossophobie, pour ne prendre que cet exemple, n’est plus à prouver). Si oui, est-il possible d’aborder cette question différemment ? Qu’est-ce que je peux risquer/gagner réellement à être moi-même ? Puis-je faire de ma différence un atout ?
- Pression de l’éducation : Puis-je m’autoriser à réinventer mon éducation ? Qu’est-ce que je peux y gagner ?
- Besoin de reconnaissance : Quelle est cette reconnaissance que je souhaite vraiment obtenir ? Comment se matérialise-t-elle ?
- Besoin de sécurité : Qu’est-ce que la sécurité pour moi ? Comment se matérialise-t-elle ?
- Besoin de validation : De qui doit venir la validation lorsqu’on est adulte ? ce qui invite à se poser la question suivante : Qui fait la morale ? Suis-je vraiment en adéquation avec cette idée ?
Prochaine étape… la stratégie (wink) #FoodForThoughts
Voilà pour aujourd’hui, je vous laisse avec cette pensée et ce “petit” exercice d’auto-réflexion si le coeur vous en dit.
Prenez soin de vous,
Always,
Emma.