A propos de la fatigue, la faim et la satiété

Parce que comme je vous le dis régulièrement en séance ou ici dans mes écrits, il existe un lien fort entre émotions et alimentation… Aujourd’hui je vais vous parler du sommeil.

Qui mieux placée qu’une personne ayant toujours été insomniaque, sensible aux rêves et cauchemars et ayant fait un burn out pour vous parler de ce sujet ? Certain.es diront, “des expert.es de la clinique du sommeil pardi”, moi je reste persuadé.e que c’est avec des histoires de vie et des exercices de mises en abîme qu’on apprend le mieux (wink). Néanmoins, si vous avez aussi des troubles du sommeil très importants, demander l’aide d’expert.es sur le sujet reste aussi une excellente méthode. Pour les Bruxelloix.ses, la clinique du sommeil au CHU Brugmann est une option tout à fait valable.

Société et fatigue

Actuellement, nous vivons dans une société qui nous demande de nous adapter à un rythme effréné. Ce n’est pas nouveau, cela fait plusieurs décennies que nous vivons au rythme de la montre avec en tête un besoin de productivité toujours plus en avant. L’avènement de ce qu’on appelait à l’époque, les nouvelles technologies (Web, Mail, Réseaux sociaux etc), a rendu le savoir vaste, accessible et a invité dans l’équation le soucis de “vérifier constamment ses sources”. Tout va très vite autour de nous et constamment de plus en plus vite.

En ville, nous sommes dans une profusion de stimuli constante, que ce soit les RDV pour le travail, pour soi, les ami.es, les enfants, le bruit, les couleurs, la publicité omniprésente dans l’espace publique ou les espaces privés… Bref, nos cerveaux emmagasine de l’information non stop et l’hyperstimulation de nos cerveaux est un facteur stressant, lui même facteur de stress oxydant.

Si on ajoute à cela la difficulté des normes sociales et ce besoin que nous nous imposons de “prendre sur nous” pour fonctionner dans le groupe, éviter les conflits, prendre soin de celleux qui nous entoure… Nous accumulons finalement constamment de la fatigue et des émotions non exprimées qui se stockent dans nos corps.

Avant le burn out… L’épuisement

Nous sommes de plus en plus nombreux.ses a avoir souffert de cette rupture de la balance oxydative et à connaître ce mot : “burn out”. Mais avant d’en arriver au burn out clinique (Caractérisé par une décompensation psychique et un refus du corps à être dans le mouvement), il y a l’épuisement ou la sensation d’épuisement. Vous savez ? Quand on sait que ça va mais qu’on a l’impression que tout va de travers, qu’on est fatigué quand le réveil sonne tous les jours de la semaine alors qu’on vient de dormir entre 6 et 8h, quand tout nous irrite alors qu’on sait que rien n’est spécialement différent d’il y a 10 ans, époque à laquelle la frénésie nous amusait bien.

Et avec l’épuisement viennent… les difficultés alimentaires. On se met tout d’un coup à manger pour compenser la frustration ou on perd l’appétit, quand on est seul.e on n’a envie de rien alors on se fait une tartine et puis “basta on verra plus tard”, on a le ventre noué constamment, une boule à l’estomac, des remontées acides, des épisodes de constipation ou de diarrhée, une mauvaise haleine, des douleurs abdominales… Notre corps nous parle. Notre corps nous prévient qu’on est en train de dépasser les limites, qu’il faut du temps pour réfléchir, de la douceur et du calme…

Notre corps il sait ces choses, lui. En effet, s’il y a une chose que notre corps ne comprend pas, ce sont les questions de congés payés, de timing précis chronométré, de sur-organisation pour s’assurer que chacun.e des enfants est à l’heure exacte à chacune de ses activités etc. Notre corps, quand il est fatigué ou qu’il a faim, il le dit là, maintenant, tout de suite et il a besoin qu’on l’écoute là, maintenant, tout de suite. Parce que moins on va l’écouter, plus il va comprendre qu’on n’a pas d’espace pour l’écouter et donc plus il va apprendre à cacher les alertes utiles dont on a besoin pour prendre soin de lui (vous savez, un peu comme un enfant finalement)… Et malheureusement ces trois alertes sont vraiment importantes, elle sont la fatigue, la faim, la satiété.

Le pouvoir de la sieste

Il me semble que je n’invente rien en disant que, nous les adultes, nous avons oublié le pouvoir de la sieste réparatrice. Nous n’en n’avons probablement pas besoin tous les jours c’est évident. Mais quand le stress est trop élevé, reconnaître les symptômes et s’autoriser ce repos au moment où on en a vraiment besoin peut vraiment sauver la journée et réconcilier corps et esprit. Certaines cultures autorisent la sieste sur le lieu de travail d’ailleurs (c’est à se demander à quel moment on va plutôt commencer à questionner le rapport au travail plutôt ?!?).

Récemment une de mes collaboratrices me disait que lorsqu’elle fait la sieste, au moment du réveil, elle a grand faim. Sur cette affirmation je pensais dans ma tête “tiens étrange moi pas vraiment, je suis plutôt nauséeuse quand je me réveille”. Je ne sais pas si elle a en fait planté une graine dans ma tête ce jour là mais toujours est-il que je viens de me réveiller d’une sieste extrêmement nécessaire juste avant de vous écrire et qu’à mon réveil, pour une fois, j’ai effectivement eu grand faim ! Ce petit casse-croûte post sieste a été délicieux, un peu comme le petit déjeuner du dimanche matin finalement.

Car oui, “prendre soin de soi est un acte politique” (Audre Lorde) – Dans mon cas j’irai jusqu’à dire que c’est carrément un acte révolutionnaire – wink. Et je ne vais pas mentir, maintenant que dans mon monde à moi il reste encore du stress mais très très peu de culpabilité (la route a été longue), la sieste du lundi a un petit sentiment très empouvoirant ! Maxi wink !

N’oublions pas : RIOTS NOT DIETS !!!

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